Résumé : |
L'entreprise peut-elle s'affranchir de toutes obligations autres que légale et économique vis-à-vis de son environnement social, humain, politique et écologique ? À l'heure du réchauffement climatique, des scandales financiers à répétition, des controverses sur les comportements éthiques des dirigeants et de la globalisation des échanges, peu de personnes doutent encore du fait que l'entreprise, en tant qu'organisation localisée au cœur des changements économiques et sociaux contemporains constitue une « affaire de société ». L'idée de Responsabilité Sociale de l'Entreprise (RSE) répond à cet enjeu en proposant une représentation élargie de l'environnement des firmes — entendu dans ses dimensions non seulement économiques et financières, mais aussi sociales, humaines, culturelles, politiques et écologiques — et en posant la question de la capacité des entreprises à en gérer simultanément toutes les dimensions.
Mais la notion de RSE présente un caractère ambigu et complexe en tant que concept et que pratique corporative. Où commence et où s'arrête cette responsabilité étendue ? Procède-t-elle uniquement de la volonté de l'entreprise ou doit-elle être encadrée légalement ? L'engagement des entreprises vers la RSE est-il sincère ou constitue-t-il simplement une nouvelle forme de communication marketing ? L'investissement des entreprises dans les actions de RSE est-il économiquement rationnel ? |