Résumé : |
Par un impitoyable glissement sémantique, les mots d’ordre « Ne me libère pas, je m’en charge » ou « L’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » sont devenus « Prenez-vous donc en main : quand on veut on peut ». L’ambition d’émancipation et de transformation sociale est balayée par une injonction à se débrouiller, le pouvoir d’agir est devenu devoir d’agir. Dans la start-up nation, loin du vieux monde de l’État social et du syndicalisme, chacun est sommé de devenir entrepreneur de soi-même.De l’affaiblissement de l’emprise idéologique du capitalisme à la construction d’une culture d’émancipation, de la communication non-violente au regroupement entre premiers concernés, d’une action menée depuis l’intérieur du système à l’instauration d’un rapport de force, Adeline de Lépinay, spécialiste de l’éducation populaire et du community organizing, repose les bases de l’organisation collective. S’appuyant notamment sur les mouvements sociaux récents, elle propose des questionnements et des pistes concrètes au service d’une lutte à la fois efficace et démocratique, qui ne tombe pas dans le piège néolibéral. S'appuyant sur les méthodes de l'éducation populaire, Adeline de Lépinay a toujours vogué entre l'animation et le travail social. Elle s’est intéressée au community organizing, une méthode d'organisation utilisée pendant la campagne d'Obama aux États-Unis. Elle y a passé plusieurs mois grâce à une bourse Fulbright, ce qui lui a donné l'occasion d'observer de près ces nouvelles méthodes, en partie adaptées au néolibéralisme, mais dont il est possible de garder des principes stratégiques. |