Résumé : |
Comment pensent et agissent, au quotidien, les professionnels de l'aide internationale et les agents des organisations nationales qui vivent de l'aide ? Comment se jouent les rapports entre organisations dans les chaînes complexes d'acteurs qui relient les conseils d'administrations des grandes institutions internationales aux populations dites « bénéficiaires » ? Quels modes de gouvernance globalisée l'aide internationale dessine-t-elle dans les pays où ses ressources, ses normes et ses institutions sont fortement présentes ? À la croisée de la socio-anthropologie du développement et de l'anthropologie des organisations internationales, cet ouvrage permet de mieux comprendre les logiques politiques et institutionnelles des institutions de l'aide, la fabrique de leurs politiques et les modalités de leurs actions. Issu d'enquêtes de terrain approfondies menées au cœur des mondes de l'aide, il dévoile l'hétérogénéité des organisations qui la définissent et la mettent en œuvre, leurs frontières floues et leurs interdépendances, leurs tensions et contradictions mais aussi leur fragilité et leur recherche permanente de légitimité. En même temps qu'elles restituent des résultats de recherche, les contributions réunies ouvrent la boîte noire de la pratique ethnographique dans les institutions. Dans une logique réflexive, chaque auteur décrit le déroulement de sa recherche, explicite son positionnement de chercheur et son rapport politique et moral au système de l'aide, analyse la façon dont il a géré les relations d'enquête. Entre participation observante et observation externe, l'ouvrage met en lumière une large gamme de positionnements et en discute les atouts et les limites. Il constitue ainsi une contribution importante, tant à l'ethnographie de l'aide et ses institutions, qu'à la réflexion épistémologique et méthodologique sur l'anthropologie des organisations. |