Résumé : |
Jean François Billeter démontre ce qui caractérise la langue chinoise, composée de mots monosyllabiques et invariables : ces mots sont reliés entre eux par des gestes intérieurs. Ils sont du même ordre que ceux qu’emploie le musicien pour lier les notes d’une partition musicale. Le sinologue apprend ainsi au lecteur à exécuter ces gestes, à les comprendre et à en éprouver la subtile beauté. Cet essai se fonde sur la conviction que ce n’est qu’en pratiquant le chinois, peu importe son niveau, qu’on pourra en avoir une connaissance minimale. Pas seulement à destination des spécialistes, l’ouvrage s’adresse à tout lecteur soucieux de mieux comprendre le phénomène extraordinaire du langage : universellement partagé, jamais parfaitement compris, et constamment en mouvement. Après avoir été professeur d'études chinoises à Genève, Jean François Billeter a quitté l'université pour se consacrer à ses propres travaux. Dans ses études sur certains textes remarquables de Tchouang-tseu et sur l'art chinois de l'écriture, il allie la plus grande rigueur sinologique au souci constant de se faire comprendre des lecteurs non sinologues, à la fois par la clarté de l'expression et par la richesse des références à l'héritage occidental, ou simplement à l'expérience commune. |