Résumé : |
Le don n'est pas un acte annodin. Il n'est jamais totalement gratuit et implique toujours une contrepartie, une forme de retour sous forme d'obligation induite par les règles sociales. C'est en ce sens que le don peut-être appréhendé comme un fait social total, un phénomène au travers duquel s'exerce sur l'individu une contrainte et dont l'étude permet de comprendre le fonctionnement global de la société. Le don peut ainsi être appréhendé sous différents aspects, à la fois économique, politique, culturel, sociologique et anthroplogique. Extrait : L'obligation de donner est non moins importante ; son étude pourrait faire comprendre comment les hommes sont devenus échangistes. Nous ne pouvons qu'indiquer quelques faits. Refuser de donner, négliger d'inviter, comme refuser de prendre, équivaut à déclarer la guerre ; c'est refuser l'alliance et la communion. Ensuite, on donne parce qu'on y est forcé, parce que le donataire a une sorte de droit de propriété sur tout ce qui appartient au donateur. Cette propriété s'exprime et se conçoit comme un lien spirituel. Ainsi, en Australie, le gendre, qui doit tous les produits de sa chasse à son beau-père et à sa belle-mère, ne peut rien consommer devant eux, de peur que leur seule respiration n'empoisonne ce qu'il mange. |