Résumé : |
L’auteure présente une analyse sociohistorique des identités de genre proposées dans les séries animées françaises. Ces programmes ont souvent relayé une construction différentialiste du genre, caractérisée par la subalternité du féminin et son assignation à des fonctions d'assistance et de soin. Néanmoins, en accompagnant les transformations de notre société, certaines séries ont pu remettre en cause les normes de genre et les oppositions classiques. Sont ainsi décodés 56 dessins animés (1957-2014), des premières aventures de Tintin en semi-animation, en passant par Bonne nuit les petits, Les Mystérieuses Cités d’or, les célèbres séries « Il était une fois… » (l’Homme, les Découvreurs, les Explorateur,s etc.), jusqu’aux productions plus contemporaines comme les séries « T’Choupi ». À mesure que l’on avance dans le temps, on rencontre des personnages partiellement affranchis des catégories de genre binaires (Candy, dans Les Zinzins de l’espace), qui assument un positionnement féministe (dans Il était une fois... notre Terre), et de plus en plus d’héroïnes fortes (par exemple dans Totally Spies !, Code Lyoko, ou la tranche « Girl Power » de la chaîne Gulli). L’ouvrage montre que les questions de genre tendent à devenir un sujet de discussion incontournable dans le monde de l’animation, aussi bien en France qu’à l’international |