Résumé : |
Jean Frapat a pris la télévision comme champ d’expérimentation et comme espace de création, produisant ce qu’on peut considérer comme une œuvre singulière, à la croisée des chemins de la littérature, du théâtre, de l’éducation populaire, du cinéma et des arts plastiques, ressaisis sous l’œil et au risque de la caméra. Digne compagnon du Service de la recherche de Pierre Schaeffer, il est parvenu à établir un équilibre entre une réflexion sur le langage télévisuel et les impératifs économiques de l’industrie des médias. Cet essai retraverse de plusieurs décennies de télévision et met en évidence la dimension transdisciplinaire de ce travail. Il rassemble des témoignages de collaborateurs et d’amis tels que Michel Hermant, Claude Guisard, Claude Villers, qui formulent une analyse fine de l’univers anachronique de Jean Frapat, tout en retraçant une autre histoire de la télévision, savante et populaire, celle que décrivait Roberto Rossellini dans ses écrits, ou que François Mauriac célébrait dans sa critique télévisuelle. Il propose aussi des contrepoints inattendus : des artistes contemporains – Vincent Labaume et Olivier Bardin – reviennent chacun à leur manière sur l’influence de Frapat sur leur parcours et leur travail. Enfin, Pascale Cassagnau traque les homologies entre la production de Frapat et les œuvres d’artistes comme Matthieu Laurette, Gianni Motti et Valérie Mréjen - témoignages de l’influence méconnue d’une certaine télévision sur la création contemporaine. Cet ouvrage est illustré par l’écrivain et artiste Vincent Labaume, qui fut lui-même producteur à France Inter, et qui propose une relecture de l’univers de Jean Frapat et un hommage à son œuvre. |