Résumé : |
Cet ouvrage retrace le lent cheminement de la discipline généraliste de 1945 à nos jours, dans le contexte de fortes transformations du système de santé français : l’avènement de l’assurance maladie, la multiplication des spécialités médicales, puis la création des Centres Hospitaliers Universitaires, parallèlement à de multiples avancées scientifiques et technologiques. Le champ de la santé se polarise alors sur les spécialités et l’hôpital ; à l’écart de ce mouvement, la médecine générale tend à devenir un secteur dévalué du monde médical, affecté d’un double déficit d’identité et de légitimité. Toutefois, dès 1950, quelques « omnipraticiens » prennent conscience de la particularité de leur exercice. Progressivement, un double mouvement prend forme sur les plans syndicaux et associatifs dans le but de conceptualiser la discipline généraliste et de réhabiliter le statut de ses membres. Cette histoire passe par une longue et profonde période de crise, au sein de laquelle les forces vives du milieu généraliste se sont organisées, malgré leur diversité et leurs divisions, pour faire pleinement reconnaître la place spécifique et incontournable de leur métier. Cette crise, qui croise celle du système de santé, a finalement permis l’émergence d’une spécialité spécifique qui, à la différence des autres, sauvegarde une approche unitaire et globale de la santé et du soin de la personne. L’ouvrage décrit les étapes de cette évolution en présentant le devenir institutionnel, disciplinaire et sociodémographique de la médecine générale, qui éclaire la compréhension de son identité contemporaine. |