Résumé : |
Le " miracle " chinois suscite des commentaires dithyrambiques ou des inquiétudes en proportion. Mais la Chine ne se réduit pas à la croissance vertigineuse de Shanghai ou de Canton. Cette longue enquête de terrain à Shenvang, bastion industriel de l'ancienne économie socialiste, durement éprouvé par le passage 'a l'économie de marché, montre que la " transition chinoise " est faite de contrastes et de complexités. Les entreprises d'État restent au centre des réformes. Elles contribuent au développement du secteur privé tout en amortissant le choc des privatisations. Elles permettent à l'Etat de mettre en place une nouvelle couverture sociale et de renégocier son rôle d'arbitre des conflits du travail. Ces derniers sont légion : retards dans le paiement des salaires, faillites, manifestations ouvrières font partie du lot quotidien. En définitive la longue marche de la Chine vers l'économie de marché, qui a été officiellement instaurée pour cause d'entrée dans l'OMC, ne se ramène pas au désengagement de l'Etat. Celui-ci reste présent au cour d'une économie qui, en fait, demeure " socialiste de marché " en dépit de son nouvel affichage. Accordant une large place aux stratégies et aux représentations des acteurs eux-mêmes, cet ouvrage apporte un éclairage neuf et nuancé sur la nouvelle révolution chinoise, industrielle celle-ci, mais aussi lourde de conséquences sur notre monde que le fut la révolution communiste de 1949. Antoine Kernen est maître d'enseignement et de recherche à l'Université de Lausanne et chargé de cours à l'Institut universitaire du développement à Genève. Il a consacré ses premiers travaux aux petits entrepreneurs privés. Il poursuit désormais sa sociologie économique de la " transition " chinoise eu étudiant le processus de privatisation et les entreprises d'Etat. |