Résumé : |
La réputation de l'Afrique n'est pas seulement négative sur des questions de politique et de sécurité internationales. Elle l'est également dans la façon dont les entrepreneurs et les entreprises occidentales perçoivent les risques qui, sur ce continent, contrarient la prospérité des activités économiques. Or, ni les Africains no les Occidentaux n'enisagent de laisser le continent errer à ses atavismes et à son sous-développement : il faut donc trouver un discours et des dispositifs qui servent d'interface entre les pourvoyeurs de financements et leurs récepteurs. C'est à cela que tient l'essentiel du discours sur la "bonne gouvernance", dont l'objectif est de faire converger, par des "règles de bonne conduite", les comportements des salariés et les intérêts de l'entreprise.De part et d'autre, les malentendus peuvent être nombreux sur ce que chacun nomme une "bonne pratique" et sur les conditions par lesquelles les uns et les autres jugent possible de réussir la gestion d'une entreprise capitalistique. Se pose alors, dans la vie quotidienne, une exigence de dialogue et d'argumentation, pour reformuler les bases mêmes de cette "bonne gouvernance".Notre travail a consisté à enquêter, sur le terrain, auprès de deux entreprises privatisées camerounaises (AESONEL et CAMRAIL) pour voir de quelle façon et avec quelles logiques les différents acteurs et parties prenantes du management s'organisent pour donner sens à cette notion. Et comment le sens qu'ils en tirent est déterminant dans la réception (positive ou négative) des entreprises qui s'installlent dans leur univers. Journaliste à la base, économiste et financier, Serge Alain Godong est docteur en sciences de gestion. Il enseigne aux universités de Paris X en France et de Yaoundé II au Cameroun, notamment. |