Résumé : |
Les raisons qui ont mené Vladimir Poutine à envahir son voisin ukrainien en février 2022 demeurent nébuleuses pour beaucoup d’individus. Dans un monde interconnecté qui est le nôtre depuis la fin de la guerre froide et qui a su créer les conditions d’une paix entre les puissances mondiales qui nous donnaient l’espoir de durer pour toujours, rien ne laissait en effet présager que le maître du Kremlin allait déclencher le premier grand conflit interétatique sur le territoire européen depuis 1945. Dans cet essai, Jean-François Caron explique que cette guerre est plutôt le résultat d’une évolution que la politique étrangère russe a connue depuis le retour au pouvoir de Vladimir Poutine à la présidence de son pays en 2012. De nature civilisationnelle, cette politique, qui s’articule autour d’une opposition radicale avec l’Occident, repose sur la thèse d’un messianisme russe qui s’est donné pour mission de servir de rempart et de guide contre le monde occidental jugé comme étant décadent; cette thèse n’a rien d’exceptionnel en soi et s’inscrit d’ailleurs dans une dynamique qui a été au cœur de l’histoire intellectuelle de la Russie depuis le XIXe siècle. Quelles sont les origines de ce messianisme ? Comment cette idée a-t-elle évolué au point de devenir l’élément clé de la politique étrangère russe des dernières années ? De quelle manière l’idéal civilisationnel russe souhaité par Vladimir Poutine (le russkiy mir) pourrait-il en venir à structurer le monde des relations internationales de demain ? Ce livre, qui intéressera tant les chercheurs que les citoyens avides de mieux comprendre la politique russe et la guerre en Ukraine, se donne comme objectif d’apporter des réponses à ces questions. |