Résumé : |
Aujourd’hui la politique est déconsidérée, elle s’affaisse à défaut de penser et le débat d’idées se tarit. À l’encontre de cet effondrement, dont on a bâti le déclinisme, il est néanmoins possible de garder l’espoir. L’opinion en France, et plus largement en Europe, reste largement attachée, parfois sans en avoir conscience, à des formes variées du conservatisme libéral. Pourtant celui-ci, dans son expression politique, n’est plus audible, parce que les conservateurs et les libéraux se dispersent et s’épuisent en anathèmes réciproques, souvent infondés, sans aller à l’essentiel. Leurs héritages et leurs fondements communs sont plus importants que ce qui peut les diviser. Le prouver est justement l’objet de ce livre. Le libéralisme classique et le conservatisme se rejoignent pour considérer que notre humanité s’appauvrit en rejetant l’histoire dont elle s’est forgée. Ils admettent que chaque personne est unique, non pas égale aux autres, mais différente. Ils savent que la passion exclusive de l’égalité ouvre la porte du totalitarisme. Ils se méfient de toute tentative de dissoudre l’individu dans la collectivité qui doit toujours rester ordonnée aux personnes qui la composent. Libéraux et conservateurs sont ouverts à la réalité du monde et à sa diversité, sans être relativistes. Ils discernent et combattent l’erreur que risque de recéler toute pensée unidimensionnelle. Ils ne résument pas la politique à une solution unique, simpliste et magique, mais prennent en compte la complexité de nos sociétés autant que de l’esprit humain. De leurs liens amicaux ou tumultueux selon les époques, ils sont capables de tisser une vision forte, de redonner envie de politique en offrant à chacun les moyens de s’accomplir. |