Résumé : |
Cet ouvrage met en opposition la brièveté et la violence des crues rapides, face à la lenteur et la longueur du processus décisionnel français pour activer une alerte à destination de la population. Les sirènes, outils traditionnels hérités d’une longue tradition régalienne, ne sont pas déployées dans les zones potentiellement sinistrées, et rares sont les cas où elles ont été réellement activées. D’autres outils plus modernes pourraient être utilisés pour associer une information au signal sonore, mais les choix sont plus complexes qu’il n’y paraît. Croire que les moyens d’alerte sont « apolitiques » relève en réalité du mythe. Les institutions les plébiscitent pour expliquer des budgets conséquents, mais sans justifier de leur portée réelle auprès des publics visés. D’un autre côté, ce n’est pas parce que les outils existent qu’ils seront sollicités voire efficaces, et ce constat, observé au début des années 2000, se retrouve encore aujourd’hui, 20 ans plus tard. Une réflexion commune est désormais nécessaire. Il faudrait une plateforme unique, multi-aléas et multicanale, qui s’adapterait aux contextes et aux temporalités des dangers ou des menaces en cours. Il faudrait former et entraîner tous les acteurs impliqués, en particulier les populations, pour les sensibiliser à l’impensable. Mais surtout il faut réagir vite : la population méconnaît la diversité des canaux d’alerte, ce qui induit des hésitations et des confusions plus qu’une réelle réactivité. Ce constat est d’autant plus inquiétant que les habitants, en ne comprenant pas ce que l’on attend d’eux, ne peuvent pas adopter les mesures réflexes ou les comportements escomptés. Très documenté et argumenté, cet ouvrage est issu d’une recherche de plusieurs années. Au-delà de la communauté scientifique, il pourra être très utile aux gestionnaires du risque et aux acteurs de la sécurité civile. |