Résumé : |
Dans les 25 dernières années, la croissance de la précarité d’emploi s’est accentuée du Nord au Sud à un tel point que le travail n’est plus un rempart contre la pauvreté, mais constitue bien souvent le chemin qui y conduit. Si les marchés du travail et de l’emploi se sont profondément transformés, l’action publique a aussi joué un rôle ambivalent?: d’un côté elle a facilité la précarisation de l’emploi en y adaptant les modes de régulation du travail, et de l’autre elle a structuré des régimes de protection sociale qui, lorsqu’ils existent, peinent à compenser les insuffisances de l’emploi précaire. À la suite de ces changements découlant de l’adoption de politiques néolibérales, les stratégies de résistance des travailleurs pauvres se sont adaptées. Alors que le syndicalisme est en déclin, leur identité collective se recompose autour de nouveaux types d’organisations et des formes novatrices d’action collective apparaissent en réponse aux transformations observées. Ce collectif, qui s’adresse tant aux universitaires qu’aux citoyens engagés dans des luttes sociales, présente un tour d’horizon empiriquement riche de la réalité contemporaine des travailleurs précaires qui, au Nord comme au Sud, sont confrontés au travail qui rend pauvre, mais qui, aussi, inventent de nouvelles manières d’y résister. |